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Les nouveaux espaces de travail favorisent la mobilité des salariés au sein de l’entreprise. Mais un mauvais usage pourrait s’avérer lourd de conséquence pour les utilisateurs…

Exit les grands open spaces impersonnels. Les nouveaux espaces de travail proposent désormais différentes ambiances qui permettent aux salariés de se concentrer, d’organiser des réunions impromptues, de travailler en mode projet, etc. Aussi, le mobilier issu de l’univers domestique tend à se démocratiser dans les bureaux tertiaires : canapé, table basse, tabouret, balançoire, pouf… Une diversification du mobilier de bureau liée au développement d’une organisation de travail dynamique. Une évolution qui, de prime abord, est vue d’un bon oeil par les ergonomes. « Le gros intérêt de ces nouvelles tendances est qu’elles encouragent la mobilité des collaborateurs, ce qui leur permet de changer de posture tout au long de la journée de travail », estime Santiago Pardo, ergonome consultant chez Humanscale. De nombreuses études ont en effet pointé du doigt les risques sur la santé liés au fait de rester en position assise sept heures par jour. « Il est très important de varier les assises et postures au cours de la journée », confirme Marjorie Dumont-Crisolago, présidente de Preventech Consulting, un cabinet de conseil en amélioration des conditions de travail.

 

Le temps est compté

Mais attention ! Selon les situations, certains mobiliers ne seront pas forcément adaptés. « Les entreprises doivent être vigilantes à la façon dont elles introduisent un élément dans un espace de travail », met en garde Santiago Pardo. Par exemple, les canapés pourront être utilisés pour des temps de pause ou des réunions informelles. En revanche, si un collaborateur décide de s’y installer pour travailler sur un ordinateur ou rédiger un dossier, cela risque vite de devenir inconfortable. « Certaines entreprises mettent également à disposition de leurs collaborateurs des Swiss ball mais, selon leur taille, elles ne pourront pas toutes être utilisées pour travailler derrière un bureau », illustre Marjorie Dumont-Crisolago. Et Santiago Pardo de poursuivre : « ces balles de pilates peuvent être bénéfiques en termes de santé car elles permettent aux utilisateurs de travailler leurs muscles profonds. En revanche, si un collaborateur l’utilise comme un siège de travail durant sept heures, cela pourra contribuer à fatiguer sa chaîne musculaire et entraîner des lombalgies ». Pour une bonne utilisation, la clé du succès passe donc par de la sensibilisation. « Il est conseillé de réaliser une charte en interne avec les durées d’utilisation recommandées pour chaque assise et espace de travail », souligne Marjorie Dumont-Crisolago. Selon elle, bien accompagner le changement permettrait d’éviter les dérives. Un avis partagé par Santiago Pardo : « selon la communication de l’entreprise et la sensibilisation des collaborateurs, le même espace de travail pourra être très bénéfique ou, au contraire, très inconfortable pour les salariés ».